La démocratie véritable commence et finit par le respect de la volonté du peuple dans tous ses compartiments, suite à des consultations électorales.

La démocratie véritable commence et finit par le respect de la volonté du peuple dans tous ses compartiments, suite à des consultations électorales.

Mr. Le Président,
La démocratie véritable commence et finit par le respect de la volonté du peuple dans tous ses compartiments, suite à des consultations électorales. Nous ne sommes plus dans une démocratie lorsque les lois électorales votées favorisent un réaménagement calculé des listes électorales communales et conduisent à une remise en cause des résultats des scrutins, sous l’influence des interventions intempestives de ministres de votre gouvernement et autres commis de l’Etat dans ses démembrements les plus reculés, qui pour sauvegarder les strapontins que vous leur avez gracieusement offerts sans qu’ils ne les méritent, qui pour revenir dans vos bonnes grâces, n’hésitent nullement à recourir à des pratiques répugnantes d’un autre âge. Pouvez-vous en toute conscience parler de démocratie dans ces conditions? Je ne pense pas!

En démocratie réelle, une équipe qui gagne est une équipe qui gouverne, même si au besoin elle peut faire appel à des compétences externes pour renforcer ses capacités. Qu’attendez-vous pour faire installer nos conseillers communaux? Lorsque les résultats d’élections communales sont manipulés dans des élections secondaires « d’antichambres » où vos agents sont encore plus omniprésents, avec tous les moyens de corruption et d’intimidation que vous mettez à leur disposition, c’est un véritable complot ourdi contre le peuple pour mettre en cause ses choix. L’Assemblée Nationale qui continue à voter ces lois, est malheureusement acquise à votre cause, elle qui devrait normalement servir de contrepoids aux abus de votre pouvoir. Elle ne joue donc pas son rôle.

L’exemple le plus récent du jeu politique que vous faites avec brio en Guinée, c’est le réaménagement intervenu il y a juste quelques jours dans la représentativité des Partis politiques au niveau des structures de la CENI. Avec votre onction, le RPG, l’UFDG et l’UFR ont enrôlé l’Assemblée Nationale pour exclure les autres formations politiques de la gestion de la CENI sur des bases très irrationnelles, voire même illégales. Imaginez l’absurdité du raisonnement et le tapage qui en résulterait sur toute l’étendue de la planète, si par analogie, la FIFA décidait d’exclure les « petites Nations » de la gestion participative du football mondial, parce qu’elles n’ont simplement pas participé aux trois ou quatre dernières editions de la coupe du monde. Il est donc évident qu’exclure des Partis politiques de la gestion quotidienne de la CENI sous le fallacieux prétexte qu’ils n’ont pas participé aux deux dernières élections présidentielles révèle une déplorable incongruité. Du fait de leur existence légalement reconnue, tous les partis politiques se valent juridiquement; ils méritent donc tous d’être respectés, qu’ils aient participé ou non à des élections présidentielles. Sachez Mr. Le Président, qu’aucun Parti politique ne naît grand, même pas le vôtre, le RPG !

En fin connaisseur de la psychologie de l’africain noir en général, et celle du guinéen en particulier, vous avez réussi à museler ceux de vos opposants que vous connaissez bien pour les avoir côtoyés pendant si longtemps. Au regard du jeu politique organisé à l’Assemblée Nationale sous vos auspices, je soutiens haut ici que le RPG, l’UFDG et l’UFR sont des partis alliés qui travaillent ensemble pour maintenir le Peuple de Guinée dans l’obscurantisme politique le plus abject, au profit de leurs intérêts respectifs. Il a simplement suffi de coller à l’un et à l’autre des deux autres leaders, un titre, un bureau, des véhicules de service, et qui plus est, de leur attribuer une ligne budgétaire sous une forme ou une autre, pour leur faire changer d’hymne. Par le jeu du nombre de sièges de l’UFDG et de l’UFR à l’Assemblée Nationale, le complot ourdi avec la complicité du RPG pour éliminer les autres formations politiques des structures de la CENI, renforce ma conviction que l’UFDG, l’UFR et le RPG ne travaillent que pour la sauvegarde des intérêts matériels acquis pendant le passage de leur leader au sommet de l’Administration Guinéenne.
Avec votre diligence et sous le couvert de l’Assemblée Nationale, c’est une bagatelle d’un milliard et demi de nos francs que l’UFDG tire des caisses démunies de l’Etat, chaque trimestre. Comment peut-on alors dédouaner le leadership de l’UFDG de la misère avilissante que vit le peuple de Guinée? Comment peut-on dédouaner votre gouvernement pléthorique dont le train de vie excessif dépasse de très loin, la valeur nominale des maigres services qu’il feint de rendre au Peuple de Guinée ? En faisant l’économie de tous ces émoluments, et en sus de votre budget astronomique de souveraineté ou de fonctionnement de plus d’un milliard de nos francs chaque jour que Dieu fait, l’on peut à tout le moins, construire des écoles, des centres de perfectionnement et de réorientation professionnels pour les jeunes – que votre mauvaise gouvernance a versés au chômage -, des centres de santé, des ponts et pistes en zone rurale, entretenir ou construire des routes, etc. Je suis certain que vous vous moquez de la naïveté de vos alliés, pour avoir réussi à les associer votre gestion et aux responsabilités qui en découlent. Vous riez sans doute à gorge déployée toutes les fois que certains évènements politiques les obligent à simuler de s’opposer à vos programmes. En tout état de cause, le Peuple de Guinée les associe sans état d’âme, au passé économique désastreux de notre pays, et au bilan globalement catastrophique des sept dernières années, que vous êtes en passe de léguer à la jeunesse guinéenne.

Mr. Le Président, les signes de votre propension à briguer un troisième mandat se précisent de plus en plus. En contraste avec le silence de carpe que vous maintenez toujours autour de cette question, tout porte à croire que c’est bien vous qui menez maintenant les démarches en personne. Récemment, vous étiez en Mauritanie pour solliciter l’appui satanique de marabouts berbéro-touaregs dans l’exécution de votre projet politique. Je vous décerne avec déférence la médaille d’or en « magouille électorale » pendant que vous êtes à pied d’œuvre pour subtiliser les votes que vous n’avez pas gagnés pendant les communales, afin de vous reconstituer une nouvelle Assemblée Nationale beaucoup plus acquise à votre cause, celle qui aura l’ignoble charge de faire sauter les dispositions constitutionnelles qui font obstacle à vos nouvelles ambitions présidentielles. Sachez simplement que le peuple de Guinée vous tient à l’œil. Son réveil sera brutal et sa riposte sans appel, si vous ne choisissez pas la voie de la sagesse.

Respectueusement,
Dr. Edouard Zoutomou KPOGHOMOU
Président de l’UDRP

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